FÉMININ ET MASCULIN
FÉMININ ET MASCULIN

FÉMININ ET MASCULIN

Le thème de la conjonction des opposés cher à Carl Gustav Jung et évoqué dans le café psycho du mois dernier, revient ce mois-ci avec féminin et masculin.

Avec ses concepts d’anima et d’animus, C.G. Jung postule que chaque être a en lui, inconsciemment, des traits de caractère du sexe opposé, et que ces traits apparaissent de plus en plus avec l’âge. L’anima est la part féminine de l’homme et l’animus la part masculine de la femme. Ces propositions sont à regarder au plan des archétypes. Pour le dire simplement, l’homme accéderait de plus en plus à ses sentiments, à sa créativité et à sa tendresse après avoir suffisamment expérimenté sa nature masculine. Et la femme, réciproquement, durcirait sa façon de penser et tiendrait ses convictions avec plus de fermeté.

Dans cette perspective, l’être équilibré est celui qui met en dialogue les deux potentialités qui l’animent. A l’inverse, quand l’anima et l’animus sont refoulés, ils se manifestent dans des moments inappropriés et des intensités excessives. Un homme refusant sa part sensible peut être sujet à des émotions violentes. Chez la femme, l’animus refoulé ressortirait sous forme de principes apparemment rationnels mais finalement rigides et ne supportant pas le débat.

Une autre conséquence du refus des ces traits de caractère en soi est de les projeter sur des personnes du sexe opposé avec une certaine fascination, tout en les dépréciant chez soi. Par exemple, l’homme peu ouvert à sa sensibilité va s’enticher de femmes qu’il estime très sensibles.

Selon C.G. Jung, c’est le refus du dialogue intérieur entre ces opposés qui crée un problème et non l’existence de ces positions paradoxales. Interdire qu’elles s’expriment et dialoguent crée une tension qui déstabilise la personne. Mais pour s’autoriser à exprimer sa sensibilité, un homme doit se sentir en sécurité dans son genre. Il en est de même du côté de la femme.

Le dialogue entre ces pôles opposés permet à chacun de prendre soin de sa vitalité, de ses capacités d’ajustement à ce qui se présente, de son engagement dans le monde.

Cela paraît aller de soi. Mais est-ce aussi facile qu’il y parait à mettre en place concrètement dans nos vies ?