J’évite donc je fuis
J’évite donc je fuis

J’évite donc je fuis

Suite au café psycho « Et soudain la crise », je vous propose ce nouveau thème qui aborde une des solutions que nous apportons parfois à la crise qui s’impose dans notre vie.

Le premier réflexe face à la crise est souvent le déni : « cette crise ne me concerne pas, tout est stable dans ma vie, je n’ai besoin de rien, merci, et il est hors de question de me laisser déranger ». Si la crise insiste – c’est cette catégorie de crise dont il est question ici – un mouvement du sujet « choisi par la crise » devient nécessaire. L’évitement par la fuite est alors un mouvement tout à fait acceptable au regard de l’enjeu pour la personne : la stabilité de sa vie. Grâce à la fuite, je peux me sentir protégé de la crise comme un enfant qui se cache les yeux dit « tu me vois pas ! ».

Plusieurs formes de fuite sont possibles. La suractivité en est une, le perfectionniste une autre, mais aussi des voies beaucoup moins assimilables à une fuite : l’altruisme, l’ascèse, la pratique régulière et engagée d’une activité, sportive, intellectuelle, spirituelle, etc. Toute chose capable de masquer – momentanément – à soi-même et aux autres les tremblements des fondations de la personne. Ces mouvements pourraient s’assimiler à des addictions.

Et pourtant, si nous choisissons la fuite, c’est parce que c’est la meilleure solution à ce moment là. Cela nous permet de ne pas absorber le choc de la crise trop brutalement et donc de ne pas nous mettre trop en danger. La fuite a parfois son utilité, à court terme. Elle demande à être vue, repérée,  » remerciée », pour revenir dans la vie qui exige une certaine dose d’instabilité, une certaine place pour la crise.