De la sécurité ontologique au sentiment d’exister
« Peu d’adultes ont conscience de leurs besoins car cela demande d’être à l’écoute de son enfant intérieur, du bébé en chacun d’entre nous et d’accepter sa fragilité, d’accepter sa dépendance à l’autre […] Pour un adulte responsable et structuré, toucher cette régression profonde fait peur car à ce niveau-là il se sent vulnérable, totalement dépendant ».
Extrait de l’article d’Anne Fraise « le cercle psycho-organique », dans le livre « l’Analyse Psycho-organique les voies corporelles d’une psychanalyse« .
Dans le brouhaha de nos vies, nous nous appuyons parfois sur nos certitudes comme sur des béquilles, nous nous racontons des histoires – que nous tenons pour vraies – pour « tenir bon ». Mais sommes-nous certains de le tenir ce « bon » ?
Comme l’aviateur du « Petit Prince » ne faisons-nous pas la sourde oreille à la petite voix qui s’égosille à l’intérieur de nous, tentant de nous indiquer une voie libre et joyeuse ? Paradoxe d’une puissance qui s’érigerait sur une fragilité.
Pour lâcher mes vieilles croyances (« je n’y arriverai pas », « pour y arriver il faudrait que j’ai ça et ça », « c’est trop tôt », « le bon pour moi : c’est juste en rêve », etc, …), pour lâcher « ce que l’autre a fait de moi et que je prends pour moi » et ainsi incarner qui je suis « en vrai », encore me faut-il avoir, au fond de moi, suffisamment de sécurité ontologique, la sensation d’avoir reçu assez d’amour, d’avoir été suffisamment nourri. Comme le précise Anne Fraisse dans la suite de son article :
« L’être humain n’accepte de lâcher, de perdre ce qu’il a pour aller de l’avant, que s’il a fait l’expérience de cette étape, sinon le psychisme cherche à retourner dans cet impossible paradis perdu. »
Mercredi, je vous propose d’approfondir ce thème.