« Je sais bien, mais quand même… »
«Je sais bien, mais quand même» est le nom d’un article célèbre d’Octave Mannoni , ethnologue, philosophe et psychanalyste français mort en 1989. Il indique comment « une croyance peut survivre au démenti de l’expérience » (extrait article Wikipédia sur O. Manonni).
Le clivage en tant que terme de psychologie, aurait été emprunté par Freud à l’industrie diamantaire. Originellement, d’après le Larousse, il s’agit de « la taille initiale opérée, dans certains cas, pour dégrossir le diamant. Fracture selon certains plans d’orientation précise, particulière à certains minéraux, cristaux et roches ».
Sur un plan psychologique : se couper de pans de soi-même pour sauver son intégrité psychique. Cette définition est incomplète et mériterait de plus amples développements.
Voici une illustration de ce propos. « j’ai déjà vécu telle ou telle expérience et je sais le bon pour moi, essentiel même, qu’elle contient. Et, dans le même temps, je choisis des expériences sans lien voire opposées à ce bon pourtant intimement connu de moi-même « par ailleurs ».
Dit encore autrement : les deux côtés de la même pièce ne se connaissent pas. Aucun « entre deux ». Et dans cet état de clivage, je semble mû par la certitude de mon invincibilité, de mon immortalité. « je sais bien que tous les humains meurent, mais quand-même … Pas moi !… » : mise en pratique de la phrase d’O. Mannoni que nous sommes nombreux à avoir faite, au secret de nous-même, comme le disait l’un des intervenants d’un colloque de 2014 sur les clivages, « d’une rive à l’autre, entre séparation et rupture », dont je remercie Michel Fleury, collègue lyonnais et ami, d’avoir partagé avec moi les contenus.
Mercredi, lors de notre prochain café psycho, je vous propose de venir réfléchir au centre de ce thème, une occasion de se dire, de questionner la portée du clivage dans nos chemin d’incarnation du soi.
Plongée dans une eau fraîche j’en conviens, après une période dite « de fête », parfois « de fait ». Plongée potentiellement salutaire au moment de cette nouvelle étape rituelle dite « période des vœux ». Ceci afin de ne pas en faire une « période des vieux » rêves scotchés sur l’horizon, mais plutôt une « période des veux ». JE VEUX. Une période d’auto-engagement audacieux, parfois « tirée par les je veux » en quelques sortes, afin que nos talents rencontrent les besoins du monde.