Puis-je me satisfaire de ce que j’ai obtenu ? Quelle place je donne à cet espace de contentement, de satisfaction, de jouissance, d’appropriation de ce que j’ai accompli ? Est-ce que je repars vers de nouveaux horizons à peine un objectif personnel atteint ? Par désir ou par devoir ? Est-ce que j’accepte que l’autre ai ce besoin d’orgonomie ?
« Dans le rapport de possession, le terme fort c’est la chose possédée, je ne suis rien en dehors d’elle qu’un néant qui possède, rien d’autre que pure et simple possession, un incomplet, un insuffisant, dont la suffisance et la complétude sont dans cet objet là-bas. »
Sartre, L’Être et le Néant, 1943, p. 681.
A l’opposé de l’expérience décrite dans ce texte fort de Sartre, je peux ressentir de la complétude dans mon corps et mon esprit, comme un état d’achèvement de quelque-chose, d’accomplissement dans lequel je suis moi-même, avec moi-même, relié à l’autre et à l’univers. Après le cycle décrit en Analyse Psycho-Organique par Paul Boyesen : « j’ai besoin > je veux > je fais > j’obtiens », je laisse maintenant la place à mon bien-être, à goûter ma satisfaction.
Paradoxalement, ce temps est nécessaire à un élan vers la création comme l’inspiration suit l’expiration. C’est un passage qui invite à aller ailleurs animé par le besoin et le désir.