De l’influence du système familial sur notre relations frères-soeurs et nos relations sociales.
« Deux scorpions dans le même trou s’accommodent mieux que deux sœurs dans la même maison. » proverbe arabe
« Nul ami tel qu’un frère ; nul ennemi comme un frère.» Proverbe indien
« Une infirmité : celle d’être un enfant unique. » de Paul Ohl, Extrait de Knockout Inc..
La bonne entente entre frères et sœurs ne va pas de soi. Les conflits de l’enfance peuvent rester actifs parfois jusqu’à l’âge adulte et nous gâcher la vie.
Comment ai-je pu laisser persister ce vieux conflit entre moi et mon frère ou ma sœur depuis tant d’années ? Pour quoi j’appelle mon meilleur ami « mon frère » et je n’ai aucun contact avec mon frère ? Grand frère ou grande sœur, j’ai été pour « les petits » un parent de substitution et j’en porte encore le poids. Comment puis-je me sentir si proche d’eux, et à la fois si étranger à ce qu’ils sont devenus ? Qu’est-ce qui a changé depuis que mon frère/ma sœur vit en couple ? Depuis un événement familial : mariage, décès, partage de famille ? Mes motifs de jalousie d’enfance avec mon frère ou ma sœur réapparaissent aujourd’hui entre mes propres enfants : comment les aider alors que je n’ai eu aucun modèle familial satisfaisant à leur âge ? Quel est le rôle actif ou passif des parents dans ces chamailleries entre frères et sœurs ? Quid de la comparaison entre frères et sœurs de la part des parents ? Mes parents avaient-ils un souci d’égalité parfaite entre leurs enfants ou nommaient-ils les différences constitutives des identités de chacun ? La loi était elle nommée dans ma famille ? Mes parents étaient-ils exemplaires ? Mettaient-ils des étiquettes sur les enfants ?
Donald W. Winnicott : « La souffrance vient de ce qui n’est pas advenu » et qui pèse lourd particulièrement au moment du vieillissement des parents, du partage de famille.
Le lien fraternel constitue un apprentissage de l’altérité qui passe entre autre par la possibilité de se décentrer, de regarder avec les yeux de l’autre.
Quelques faits saillants de la soirée :
- Quand mon frère est arrivé, je me suis senti abandonné par mes parents.
- Ce sentiment peut réapparaître bien plus tard dans la relation amoureuse.
- Il est possible de pardonner d’avoir été rejeté par ses frères et sœurs.
- Ma mère divisait ses enfants pour mieux régner.
- Entre frères et sœurs, on peut discuter de choses graves.
- Pudeur et honte peuvent m’empêcher de dire « je t’aime »à mon frère ou ma sœur. C’est tabou.
- Dire « ta sœur qui t’aime » est différent de dire « je t’aime ».
- Il n’y a pas eu de conflit avec mon frère ; pas assez.
- Quand il n’y a pas de paroles d’amour entre les parents, il n’y en a pas entre frères et sœurs ni entre parents et enfants de la génération suivante.
Quelques éléments pour ceux qui veulent aller plus loin sur ce sujet :
Les ateliers Thomas Gordon :
L’harmonie des relations frères-soeurs tient d’abord à la qualité de présence des parents avec leurs enfants. Psychologue américain, Thomas Gordon (1918-2002) a été l’élève de Carl Rogers, et s’inscrit dans le courant de la psychologie humaniste.
• Thomas Gordon propose une nouvelle approche de la communication, simple, efficace, et respectueuse des besoins de chacun, couramment appelée Méthode Gordon, et qui s’appuie sur les travaux d’Abraham Maslow.
• Il créé en 1962 un programme novateur destiné aux parents, pour une meilleure communication parents-enfants : c’est la naissance des Ateliers Parents. Les Ateliers Parents sont dispensés dans 43 pays, et viennent de fêter leurs 50 ans !
Un article sur le site de psychologies.com : Frères et sœurs : pourquoi certains se détestent toujours ?
Livre Frères et sœurs, une maladie d’amour, de Marcel Ruffo, pédopsychiatre : un texte accessible qui évoque plusieurs cas cliniques, mythes et contes afin d’éclairer ces relations souvent agitées.
Frères et sœurs : leurs relations sont le résultat d’une grande intimité qui n’est pas choisie mais imposée. Tout commence avec l’arrivée du second, un véritable cataclysme pour l’enfant qui devient l’aîné. Comment peut-il accepter de partager l’amour de ses parents ? En tenant une comptabilité rigoureuse des câlins et des attentions prodigués à l’autre, les enfants finissent souvent par en conclure que » c’est lui le chouchou « . Tout au long de la vie, les liens fraternels sont mis à rude épreuve. C’est d’abord le cas lorsque le handicap, la maladie frappent la fratrie, ou si elle compte un ou des enfants adoptés. De même, qu’il est difficile d’avoir un frère champion, à l’école ou en sport ! Mais c’est vrai aussi au moment de l’éventuelle séparation parentale, lorsqu’un frère ou une sœur quitte le foyer pour fonder un couple, et jusqu’à l’ouverture du testament des parents, un événement qui ne manque jamais de faire ressortit- au grand jour les rancœurs enfouies et de raviver les tensions.
Un livre Le complexe Fraternel de René Kaes. Très pointu, il est plutôt destiné aux thérapeutes en recherche sur le thème. Ce livre avance que le monde qui se crée entre frères et sœurs va bien au delà de l’œdipe, bien au delà du relationnel, bien au delà de la théorie de l’intrus, mais crée un complexe au sens psychanalytique, angle boudé par la psychanalyse jusqu’alors. Plus de commentaires
Livre Frères et Soeurs : Leçons de psychanalyse [Broché]